La méthode Coué

TOUS LES JOURS A TOUS POINTS DE VUE, JE VAIS DE MIEUX EN MIEUX !!!!….

Mais si !!! C’est la bonne vieille méthode Coué : pourquoi ne pas l’appliquer à la maladie de Parkinson ? Ça ne coûte rien d’essayer…

« Tous les matins, au réveil, avant de vous lever, et tous les soirs, aussitôt au lit, fermez les yeux et,sans chercher à fixer votre attention sur ce que vous dites, prononcez vingt fois de suite avec les lèvres, assez haut pour entendre vos propres paroles et en comptant machinalement sur une ficelle munie de vingt noeuds, la phrase suivante : – Tous les jours, à tous points de vue, je vais de mieux en mieux. »

Et c’est tout ? !! Ben oui… et ça marche ! ! (et ça ne coûte rien d’essayer, on peut aussi compter sur les doigts)

Qui était Émile Coué (1857-1926) …

Né à Troyes, dans une famille noble ruinée, Émile Coué de la Châtaigneraie s’installe comme pharmacien dans sa ville natale et son officine prospère car il sait d’emblée trouver les mots justes pour augmenter l’efficacité des médicaments qu’il fabrique. Il découvre ainsi ce qu’on appellera plus tard l’effet placebo : « vous allez voir, cela va vous faire beaucoup de bien… » si ça se confirmait, il ajoutait par la suite : – « et vous verrez, ce n’est qu’un début, vous irez de mieux en mieux « . Fort de ses observations, Émile Coué commença à élaborer sa méthode, avec l’aide du Dr. Liebault, un disciple du célèbre professeur H. Bernheim, qui expérimentait l’hypnose auprès de ses patients. Liebault initie Coué à l’hypnose et aux diverses techniques pour plonger un patient dans un sommeil artificiel, mais justement ce qui chagrine Coué c’est le fait que le sujet perde son libre-arbitre au passage, et il s’intéresse plus particulièrement à la suggestion chère à Berheim. Il élaborera ensuite sa propre théorie, basée sur l’observation et fera en sorte de la rendre accessible à tous, ce qui fait de lui plus un praticien en fait qu’un théoricien reconnu…

Dans son officine, il observe les réactions et s’intéresse entre autres au pouvoir de l’imagination : c’est son célèbre exemple de la planche posée sur le sol sur laquelle personne n’a de mal à marcher, mais qui la même, surélevée de quelques mètres voire plus, en ferait tomber le plus grand nombre… La volonté est malheureusement souvent l’esclave soumise de l’imagination, mais pourquoi dès qu’il y a conflit entre imagination et volonté, est-ce la 1ere qui l’emporte ? À cause de l’Inconscient pardi ! Peut-être pas exactement celui du grand Freud mais c’est dans cette direction que Coué va aller chercher plus loin, en expérimentant l’auto-suggestion qu’il définit par « l’implantation d’une idée en soi-même par soi-même » contrairement à la seule suggestion du thérapeute qui ne marche pas à tous les coups pour cause de Résistance…

Justement, le génie d’Émile Coué fut de penser qu’on pouvait éduquer et discipliner l’auto-suggestion par la répétition mécanique, sans effort particulier, voire avec détachement, de formules à la portée de tous comme la fameuse phrase « Tous les jours, à tous points de vue, je vais de mieux en mieux. » ( phrase qu’on peut adapter à son cas personnel bien sûr « je guéris », « je suis plus sûr de moi » etc. mais Coué estimait à juste titre qu’il vaut mieux « ratisser large » et d’ailleurs on s’apercevra vite en pratiquant que certains problèmes que l’on pensait secondaires -mais qui en étaient quand même ! – vont s’atténuer ou carrément disparaître eux aussi dans la foulée… )

Mine de rien, la répétition régulière va opérer un lent travail inconscient, la résistance va être comme court-circuitée et petit à petit, dégagé de son emprise, le répéteur va réellement se trouver mieux, et il sera d’autant plus enclin à continuer la méthode

Ainsi, il est important de répéter machinalement, en s’y impliquant le moins possible, pour que justement la volonté soit mise à l’écart au profit de la force de l’auto-suggestion : l’artillerie de l’imagination est mise au repos, laissant peu à peu la place à la force évoquée par la petite phrase répétée mécaniquement. La volonté défaillante pourra alors se refaire une santé et retrouver sa force, jusqu’à pouvoir se passer de la petite phrase…

En complément : Émile Coué préconise aussi : « De plus chaque fois que, dans le courant de la journée ou de la nuit, l’on ressent une souffrance physique ou morale, s’affirmer immédiatement à soi-même qu’on n’y contribuera pas consciemment et qu’on va la faire disparaître, puis s’isoler autant que possible, fermer les yeux et, se passant la main sur le front, s’il s’agit de quelque chose de moral ou sur la partie douloureuse, s’il s’agit de quelque chose physique, répéter extrêmement vite avec les lèvres, les mots : « Ça passe, ça passe, etc., etc. », aussi longtemps que cela est nécessaire. Avec un peu d’habitude on arrive à faire disparaître la douleur morale ou physique au bout de 20 à 25 secondes. Recommencer chaque fois qu’il en est besoin.
(La pratique de l’autosuggestion ne remplace pas un traitement médical, mais c’est une aide précieuse pour le malade comme pour le médecin.) »

Émile Coué était incontestablement un philanthrope, il passait plus de temps auprès de ses patients qu’à rédiger des articles, et l’on a malheureusement conservé de lui une image de psychologie à quatre sous, voire de « psychothérapie du pauvre » alors que sa méthode on ne peut plus simple est à la portée de tout le monde, ne coûte RIEN, et peut vraiment être d’un grand secours quand par ex. on n’a pas les moyens d’entreprendre une psychothérapie ( dont certaines doivent énormément à Coué mais lui rendent rarement hommage ) ou tout simplement quand on ne va pas bien.

Pour en avoir fait l’expérience positive, malgré un très fort scepticisme, et au début en ayant même du mal à dire correctement la petite phrase, je la garde précieusement dans ma pharmacie intérieure. Bien sûr ma résistance a fait que je n’ai pas pratiqué dans la durée, mais avec les bonnes résolutions de ce début d’année, je m’y suis remise !

Pour en savoir plus (histoire, témoignages…)

Une présentation de sa méthode qu’Émile Coué avait enregistrée lui-même sur cylindre en 1923 : http://www.methodecoue.com/mp3/methode_coue_trait.mp3

Très pratique, comme le préconise Coué, pour ne pas à avoir à compter les répétitions, une ficelle avec 20 nœuds, façon chapelet… mais on peut très bien compter sur les doigts aussi.

À lire en ligne :

Émile Coué : La maîtrise de soi-même par l’autosuggestion consciente, Société lorraine de psychologie appliquée, 1926. http://www.synec-doc.be/misc/coue/index.html

Voir aussi entre autres : https://www.methodecoue.com/